Les indices de ségrégation visent à mesurer de façon synthétique les
disparités entre les collèges. Ils permettent la comparaison des disparités
entre collèges d’un territoire à l’autre, et au cours du temps. Pour ce qui est
de la ségrégation sociale entre établissements sur un territoire donné, il
s’agit de comparer la composition sociale de chaque établissement à la
composition sociale de l’ensemble des collégiens de ce territoire. Un niveau
élevé de ségrégation indique que les collèges tendent à s’éloigner fortement de
la composition sociale moyenne sur le territoire, et sont donc très différents
les uns des autres.
Les écarts de milieu social entre collèges sont ici mesurés par un
indicateur de ségrégation, l’indice d’entropie. Cet indicateur varie entre 0 et
1. Quand il est élevé (proche de 1), cela signifie que les écarts sociaux entre
collèges sont très importants et qu’au sein de chaque collège, la diversité des
milieux sociaux représentés est plutôt faible ; quand l’indicateur est bas
(proche de 0), cela indique que les écarts sociaux entre collèges sont moins
importants et que la composition sociale de chaque collège est proche de la
composition sociale de l’ensemble des collégiens du territoire considéré. On
dira qu’il y a une plus grande mixité sociale entre les collèges.
L’indice d’entropie, qui a la propriété d’être décomposable, est porté par
trois composantes : disparité entre collèges publics, celle entre collèges
privés, et enfin l’écart de composition sociale entre les secteurs public et
privé. Pour chacune de ces composantes, il est possible de calculer sa contribution
à la ségrégation globale.
Les élèves sont catégorisés selon la profession et
catégorie sociale (PCS) de leur responsable. Pour les couples, on prend en
compte en priorité la PCS du père, même si c'est la mère qui a été indiquée
comme responsable principale. Les PCS sont regroupées en 4 catégories :
−
très favorisé : chefs d’entreprise de dix salariés
ou plus, cadres et professions intellectuelles supérieures, instituteurs,
professeurs des écoles ;
−
favorisé : professions intermédiaires (sauf
instituteurs et professeurs des écoles), retraités cadres et des professions
intermédiaires ;
−
moyen : agriculteurs exploitants, artisans et
commerçants (et retraités correspondants), employés ;
−
défavorisé : ouvriers, retraités ouvriers et
employés, chômeurs n’ayant jamais travaillé, inactifs hors retraités.
Les PCS non renseignées ne
sont pas prises en compte,
ce qui constitue un changement par
rapport à la version des données mise en ligne en 2022 où elles étaient
associées aux PCS défavorisées.
La composition sociale d’un
collège correspond à la répartition des élèves qui y sont scolarisés dans les 4
catégories ci-dessus.
Ce fichier présente les indices d'entropie et leur
décomposition selon le secteur d'enseignement (public / privé sous contrat) à
différents niveaux géographiques :
·
au niveau national (libellé d'académie="France
entière"), ce champ couvre la France métropolitaine et les DROM ;
·
au niveau de chaque académie (libellé de
département ="Ensemble de l'académie") ;
·
au niveau de chaque département ;
Les données des académies qui ne comprennent qu'un seul département
n'apparaissent qu'au niveau du département concerné (exemple: Paris).
Exemple de lecture : dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 2014, la
ségrégation sociale entre collèges, mesurée par l'indice d'entropie, était de
0,040 (0,035 si on considère les seuls collèges publics). 82 % de la
ségrégation sociale pouvait être attribuée à la ségrégation au sein des
collèges publics, 4 % à celle existant au sein des collèges privés, enfin
14 % provenait des différences dans la diversité des catégories sociales représentées
dans le public et le privé, pris dans leur ensemble.
Méthodologie sur la construction du champ de collèges pour l'étude
Le champ couvre les collèges publics et privés sous contrat.
Certains collèges sont écartés du calcul de l'entropie pour une année
scolaire donnée. C'est le cas d'une partie des collèges qui présentent un taux
de PCS non renseignées supérieur à 25 % une année N donnée, 2 cas :
1.
L'année précédente (N-1), le taux était inférieur à
25 % : dans ce cas, les données de l'année N sont imputées. Le
collège est retenu dans le calcul de l'indice d'entropie avec ses données
imputées.
Méthode d'imputation : la distribution selon
la PCS de l'année N-1 est appliquée aux effectifs d'élèves de l'année N.
Exemple : effectif d'élèves pour le collège
l'année N = 600 avec la PCS non renseignée pour plus de 25 % d'entre eux.
On observe que l'année N-1, les effectifs d'élèves se répartissaient
ainsi : Très favorisée= 22 %, Favorisée = 13 %, Moyenne = 27 %,
Défavorisée = 33 %, Non renseignée = 5 %.
Les effectifs pour l'année N sont imputés
ainsi : Très favorisée = 22 % * 600 = 132 élèves, Favorisée =
13 % * 600 = 78, Moyenne = 27 % * 600 = 162, Défavorisée = 33 %
* 600 = 198, Non renseignée = 5 % * 600 = 30.
2.
L'année précédente (N-1), le taux était également
supérieur à 25 % : dans ce cas, le collège est exclu du calcul de
l'entropie pour l'année N.
Références
Pour des précisions sur la mesure de la ségrégation et plus particulièrement
les propriétés de l'indice d'entropie, voir :
Givord P., Guillerm M., Monso O. et Murat F. (2016), « Comment mesurer la
ségrégation dans le système éducatif ? Une étude de la composition sociale des
collèges français », Éducation & formations, n°91, p. 21-51, DEPP.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01447178
Pour la publication la plus récente utilisant ces données, voir :
Guillerm M., Monso O. (2022), « Évolution de la mixité sociale des collèges
», Note d’Information, n°22.26, DEPP.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03727756